Le vélo sans petite culotte

mardi, juin 20, 2006

Un dimanche à la piscine à Kigali.

J'ai lu ce roman il y a quelques semaines et ça m'a soufflé. J'ai adoré. On y suit la descente en enfer du Rwanda en parallèle avec la naissance d'une histoire d'amour. La trame on la connait,800 000 morts en 3 mois. Systématiquement tués avec les moyens du bord très low-tech: un par un, à la machette. L'auteur, Gil Courtemanche, nous amène par la main dans l'horreur la plus complète, mais étrangement, l'amour, la compassion et la vie se pointent le bout du nez à chaque tournant.

La littérature réussit encore une fois à donner un sens à des faits étourdissants. Je consomme énormément d'information, et le Rwanda est un sujet qui me fascine depuis les tristes événement de 1994. Pourtant, je ne suis jamais arrivé à saisir le sujet avant d'avoir lu ce roman. La fiction met des émotions et nomme des noms. On passe plusieurs heures à accompagner des personnages pour s'imprégner de leurs histoires, puis on referme le livre et, quand c'est bien fait, la lumière est faite pour de bon. Même si cette lumière est faite sur la noirceur d'une guerre sale.

Il m'arrive présentement la même chose, c'est-à-dire la lecture d'une fiction éclairante, avec un roman de l'auteur grec Stratis Mirivilis, The Mermaid Madonna. L'action se passe dans le petit village Skala dans les années 1920. Or, c'est le village d'origine des parents de ma belle-soeur qui y a encore tout plein de famille. Un des lieux principaux du roman, la taverne The Mulberry Tree, appartient aujourd'hui au cousin de ma belle-soeur. Je lis ce roman et je comprend intimement tout plein de choses que je ne faisais qu'entrevoir dans les photos familiales et le histoires de ma belle-soeur. Mais, je n'ai pas fini le bouquin, on s'en reparlera...