Trois recordmen mondiaux et un boutonneux
1982. (Bon ok, moi aussi la nostalgie façon Stéphane Laporte ce n'est pas mon genre. Moi aussi quand un jeune chroniqueur tivi se met à nous innonder de logorrhées de souvenirs sur Passe-Partout, je zappe, mais restez avec moi pour cette fois. Je finirai par parler d'une nouvelle fraichement tombée. Merci.) 1982 donc. J'ai quatorze ans, beaucoup d'acné et je suis mince comme un piquet. En fait je suis mince comme un nageur qui se tape entre 15 et 20 heures de piscine par semaine. En plus de jouer au soccer. Et au football. Ah! Adolescence bénie. J'écoute du Rush, du AC/DC, du Led Zep, du Plume et du Queen. Asia tourne beaucoup à la radio. Je pense que les guichets automatiques ne sont pas encore inventés.
Je participe à une Coupe Esso à Pointe-Claire. La coupe Esso c'est une grosse compétition de natation avec des clubs de tout le Canada et des ÉU, et Pointe-Claire c'est un lieu sacré de la natation canadienne de ce moment; une piscine aux allures d'église qui abrite un des meilleurs clubs au Canada. C'est une compétition sénior. Je n'ai que 14 ans mais je peux participer car j'ai les standards, j'étais un bon nageur de 14 ans. Mais dans cette compétition il n'y a pas de groupe d'âge, je nage donc contre "les grands".
Je lis le programme de la journée. Arrivé aux épreuves de relais je m'étouffe: notre équipe a été inscrite avec un temps beaucoup plus rapide que ce que nous pouvons nager. Je signale l'erreur à Estelle, feue Estelle, jeune coach dynamique affectueusement surnommée Adolf dans son dos pour sa manie de confondre camps d'entraînement et camps de concentration. "Euh, coach, il y a une erreur ici..." Petit sourire sadique: "Ce n'est pas une erreur, j'ai pensé que vous aimeriez nager contre des hommes."
Nager contre des hommes. Les départs des préliminaires sont divisés en groupe de 8 équipes pour autants de couloirs. Des plus faibles jusqu'aux plus forts. Nous nagerons dans le dernier départ, dans le couloir 8. Je regarde la liste des équipes et j'avale difficilement ma salive.
J'ai toujours adoré les épreuves de relais. Notre sport individuel devient une affaire d'équipe et les spectateurs y sont le plus déchaînés en cris d'encouragement. Notre départ du relais 4x100m 4 nages arrive et la foule est vraiment très bruyante et pour cause. Dans le couloir 3 nagera l'équipe de Waterloo avec au dos le recordman du 100m petit bassin, Mike West, et surtout, à la brasse, le mâle Alpha de la natation canadienne, Victor Davis, recordman mondial du 100 et 200 m brasse et futur champion Olympique (LA 1984). Dans le couloir 4 on retrouve Laurentian University et son ambassadeur par excellence, Monsieur Natation, Alex Baumann, recordman mondial au 200 et 400 quatre nages et lui aussi futur champion olympique (LA 84). Et dans le couloir 8 le Club de Natation Tracy, son temps boosté et des ti-culs très impressionnés (un de nos nageurs a l'habitude des ces grandes épreuves, c'est un des meilleurs nageurs de brasse au pays, les 3 autres sont des ti-culs de 14 ans qui nagent contre des hommes).
La foule hurle, le départ est donné. 4 X 100, un de chaque style, j'ai l'honneur de partir le dernier au crawl. Je regarde à ma droite pour voir quand partira Monsieur Baumann, et je réalise bien vite qu'il ferme aussi son relais. Dans l'eau l'écart se creuse évidemment très vite entre notre équipe et les autres. Arrive mon tour, Alex, un bon six pouces plus grand que moi est déjà monté sur son bloc, j'attend un peu et je grimpe sur le mien. Match inégal, le recordman part en plus avec 50m d'avance sur moi! Je termine en fait bon dernier avec 50 m de retard sur l'avant-dernier.
Coach fuhrer nous accueille avec un large sourire. Je ne me rappelle plus mon temps, mais je me souviens très bien que je souriais aussi. Nous avions été torchés, mais nous avions appréciés chaque seconde.
Bon j'avais promis un lien avec une nouvelle, alors voilà Monsieur Baumann, après des années à faire gagner des nageurs Australiens revient chez-lui pour diriger les Olympiens Canadiens. Bon j'avoue que le rapport est ténu avec ma longue histoire. J'avoue, j'ai péché par nostalgie et je ne voulais que ploguer la fois où j'ai nagé contre 3 recordmen mondiaux. Je ne recommencerai plus. Sauf peut-être pour me vanter de la fois où avant une game de football...
Je participe à une Coupe Esso à Pointe-Claire. La coupe Esso c'est une grosse compétition de natation avec des clubs de tout le Canada et des ÉU, et Pointe-Claire c'est un lieu sacré de la natation canadienne de ce moment; une piscine aux allures d'église qui abrite un des meilleurs clubs au Canada. C'est une compétition sénior. Je n'ai que 14 ans mais je peux participer car j'ai les standards, j'étais un bon nageur de 14 ans. Mais dans cette compétition il n'y a pas de groupe d'âge, je nage donc contre "les grands".
Je lis le programme de la journée. Arrivé aux épreuves de relais je m'étouffe: notre équipe a été inscrite avec un temps beaucoup plus rapide que ce que nous pouvons nager. Je signale l'erreur à Estelle, feue Estelle, jeune coach dynamique affectueusement surnommée Adolf dans son dos pour sa manie de confondre camps d'entraînement et camps de concentration. "Euh, coach, il y a une erreur ici..." Petit sourire sadique: "Ce n'est pas une erreur, j'ai pensé que vous aimeriez nager contre des hommes."
Nager contre des hommes. Les départs des préliminaires sont divisés en groupe de 8 équipes pour autants de couloirs. Des plus faibles jusqu'aux plus forts. Nous nagerons dans le dernier départ, dans le couloir 8. Je regarde la liste des équipes et j'avale difficilement ma salive.
J'ai toujours adoré les épreuves de relais. Notre sport individuel devient une affaire d'équipe et les spectateurs y sont le plus déchaînés en cris d'encouragement. Notre départ du relais 4x100m 4 nages arrive et la foule est vraiment très bruyante et pour cause. Dans le couloir 3 nagera l'équipe de Waterloo avec au dos le recordman du 100m petit bassin, Mike West, et surtout, à la brasse, le mâle Alpha de la natation canadienne, Victor Davis, recordman mondial du 100 et 200 m brasse et futur champion Olympique (LA 1984). Dans le couloir 4 on retrouve Laurentian University et son ambassadeur par excellence, Monsieur Natation, Alex Baumann, recordman mondial au 200 et 400 quatre nages et lui aussi futur champion olympique (LA 84). Et dans le couloir 8 le Club de Natation Tracy, son temps boosté et des ti-culs très impressionnés (un de nos nageurs a l'habitude des ces grandes épreuves, c'est un des meilleurs nageurs de brasse au pays, les 3 autres sont des ti-culs de 14 ans qui nagent contre des hommes).
La foule hurle, le départ est donné. 4 X 100, un de chaque style, j'ai l'honneur de partir le dernier au crawl. Je regarde à ma droite pour voir quand partira Monsieur Baumann, et je réalise bien vite qu'il ferme aussi son relais. Dans l'eau l'écart se creuse évidemment très vite entre notre équipe et les autres. Arrive mon tour, Alex, un bon six pouces plus grand que moi est déjà monté sur son bloc, j'attend un peu et je grimpe sur le mien. Match inégal, le recordman part en plus avec 50m d'avance sur moi! Je termine en fait bon dernier avec 50 m de retard sur l'avant-dernier.
Coach fuhrer nous accueille avec un large sourire. Je ne me rappelle plus mon temps, mais je me souviens très bien que je souriais aussi. Nous avions été torchés, mais nous avions appréciés chaque seconde.
Bon j'avais promis un lien avec une nouvelle, alors voilà Monsieur Baumann, après des années à faire gagner des nageurs Australiens revient chez-lui pour diriger les Olympiens Canadiens. Bon j'avoue que le rapport est ténu avec ma longue histoire. J'avoue, j'ai péché par nostalgie et je ne voulais que ploguer la fois où j'ai nagé contre 3 recordmen mondiaux. Je ne recommencerai plus. Sauf peut-être pour me vanter de la fois où avant une game de football...
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